DeuxvidĂ©os de vulgarisation : la premiĂšre ArsĂšne Lupin en 2021- Une enquĂȘte d’Arthur Deshayes diffusĂ©e dans les JT de France 3 Normandie dans la semaine du 8 au 14 mars 2021. Ou avant Lupin et Rennes-le-ChĂąteau ! Dans l’ordre d’apparition, les interviews de : – Florence Leblanc, petite-fille de Maurice Leblanc. ArsĂšneLupin et le grand diamant blanc. perdus dans le Chrono warp . Fiche technique; actualitĂ©s; ean. 3558380067856. Auteur. CYRIL DEMAEGD. Éditeur. SPACE COWBOYS. Genre. JEUX DE SOCIETE - Escape Game / EnquĂȘtes. Date de parution. 15/05/2019. Support. BrochĂ© . Description du format. Version Papier. Poids. 500 g. Aucune actualitĂ© liĂ©e Du mĂȘme auteur - Lesdossiers de la rĂ©daction Le 12/09: Grand bilan de la dĂ©cennie 2010-2019 (meilleurs sĂ©ries, Ă©pisodes et plus encore) Le 11/04: Le grand bilan de l'annĂ©e 2019 : sĂ©ries, Ă©pisodes, membres Le 11/02: Les meilleures sĂ©ries en 2019 selon la rĂ©daction de Spin-off Le 12/03: Le grand bilan de l'annĂ©e 2018 : sĂ©ries, Ă©pisodes, membres Le 26/02: Les meilleures sĂ©ries en 2018 selon Cejour-lĂ , les « ArsĂšne Lupin du Blanc-Mesnil » viennent de rĂ©ussir leur plus gros coup. Ils retentent le diable Ă  Hongkong Quatre ans aprĂšs, les deux voleurs sont Ă  DansArsĂšne Lupin contre Herlock SholmĂšs (1908), il Ă©voque dans le deuxiĂšme chapitre l’affaire du diamant bleu : «Il revint dans la salle, aborda Herschmann, se fit connaĂźtre et l’interrogea sur la lettre. Herschmann la lui donna. Elle contenait, Ă©crits au crayon, Ă  la hĂąte, et d’une Ă©criture que le financier ignorait, ces simples mots : « Le diamant bleu porte malheur Unrecueil de neuf nouvelles policiĂšres, Ă©crites par Maurice Leblanc en 1907, constituent les premiĂšres aventures d'ArsĂšne Lupin. Le roman culte original de Maurice leblanc en Ă©dition originale. ArsĂšne Lupin est arrĂȘtĂ©: l'aventure est-elle ArsĂšneLupin et le Grand Diamant Blanc Vivez une course au joyau dans le Paris du dĂ©but du XXĂšme siĂšcle et relevez le dĂ©fi d'ArsĂšne Lupin ! Perdus dans le ChronoWarp ! La machine Ă  voyager dans le temps du professeur Alcibiade Tempus s'emballe et c'est Ă  vous qu'il revient de tout remettre en ordre ! Strategy Games . French. Special Shipping Price: Français; Printer LamalĂ©diction du Diamant Bleu de la Couronne de France. À l'occasion de la vente en 1911 du diamant Hope par le joaillier Cartier Ă  l'AmĂ©ricain Mac-Lean qui l'acquiert pour l'offrir Ă  son Ă©pouse, la fille du milliardaire Walsh, Le Petit Parisien revient sur l'histoire, prĂ©sentĂ©e comme curieuse et entourĂ©e d'un certain mystĂšre, de ce bijou dont la lĂ©gende affirme qu'il DĂ©couvrezArsĂšne Lupin, gentleman cambrioleur le livre de Maurice Leblanc sur 3Ăšme libraire sur Internet avec 1 million de livres disponibles en livraison rapide Ă  domicile ou en relais - 9782335010312 ArsĂšneLupin, croyons-nous, le coureur cycliste qui gagna le Grand Prix de l’Exposition, toucha ses 10 000 francs et ne reparut plus. ArsĂšne Lupin peut-ĂȘtre aussi celui qui sauva tant de gens par la petite lucarne du Bazar de la CharitĂ© et les dĂ©valisa. 1h4g3Z. On ne sait pas trop d’oĂč il vient, poursuit le journal. Il est probable, cependant, qu’il figurait avant la RĂ©volution parmi les diamants de la couronne, oĂč l’on citait un trĂšs grand brillant bleu de la plus riche couleur, forme triangle, parfait dans sa proportion ». Son poids Ă©tait de 67 carats, et on estimait qu’il valait trois millions. Lors du vol des diamants de la couronne, cette merveille disparut, et jamais plus on n’en entendit parler. Seulement, on suppose que ses dĂ©tenteurs le firent tailler, rĂ©duire, le ramenĂšrent au poids de 44 carats, et que c’est lui qui fut achetĂ© par le riche nĂ©gociant anglais Hope, dont il a gardĂ© le nom. Ce rĂ©cit est vraisemblable. Ce qui tient de la lĂ©gende, c’est la rĂ©putation de mauvaise chance qui s’est attachĂ©e au diamant bleu de Hope, dont on dit qu’il porte malheur. Il est vrai que ses derniers possesseurs, parmi lesquels se trouvait le sultan dĂ©chu Abdul-Hamid, n’ont pas Ă©tĂ© favorisĂ©s de la fortune, mais ce ne sont lĂ  que des coĂŻncidences bizarres, et la richissime AmĂ©ricaine qui va porter cette admirable pierre n’attachera sans doute aucune attention Ă  ces contes fantastiques. Il convient d’ajouter, nĂ©anmoins, que le petit-fils du nĂ©gociant Hope fut obligĂ© de vendre le diamant bleu, aprĂšs un mariage excentrique qui, paraĂźt-il, Ă©branla sa fortune. Les acheteurs, Ă  leur tour, durent se sĂ©parer de leur acquisition, Ă  la suite de lourdes difficultĂ©s financiĂšres. Mais de tels faits ne sauraient ĂȘtre imputĂ©s Ă  l’influence mystĂ©rieuse du Blue Hope, bien innocent des mĂ©faits qui lui sont reprochĂ©s par des gens superstitieux. Cependant, il convient encore d’ajouter Ă  la sĂ©rie des propriĂ©taires du diamants, que l’on appelle porte-malheur », le nom d’un de ses derniers dĂ©tenteurs M. Habib. Ce M. Habib, nĂ©gociant en joaillerie Ă  Paris, Ă©tait, dit-on, l’agent du sultan Abdul-Hamid ; il se rendit, il y a environ deux ou trois ans, dans les Indes, et pĂ©rit noyĂ©, le bateau qui le portait ayant fait naufrage. Mais M. Habib n’avait pas avec lui le joyau que l’on supposait avoir Ă©tĂ© vendu Ă  quelque rajah. Le Blue Hope se trouvait Ă  ce moment chez le joaillier parisien M. Chaumet, puis passait en d’autres mains. Le Diamant Bleu ou Blue Hope Nous avons eu, Ă  cette Ă©poque, l’occasion de voir cette gemme, la couleur en est bleu saphir et sa grosseur de quarante-quatre carats lui donne l’équivalence, en diamĂštre, d’une noix moyenne. Ce qui distingue ce diamant bleu d’un autre qui fit quelque bruit, il y a quelques annĂ©es, le diamant bleu montĂ© en bague qui disparut du chĂąteau de Ker-Stir, Ă  Brest, c’est que ce dernier, sept fois plus petit du reste que le prĂ©cĂ©dent, n’était que bleutĂ©. couleur trĂšs pĂąle de fumĂ©e de cigarette ». Quelques mots sur les diamants bleus, dont la valeur est grande, ne seront pas hors de propos. On les considĂšre comme les plus prĂ©cieux qui soient au monde. Leur vogue est considĂ©rable, aux Etats-Unis, oĂč les filles et les femmes des milliardaires se les disputent Ă  beaux deniers comptants. Il est donc certain que Mme Mac-Lean va susciter lĂ -bas bien des jalousies et des envies, car le Blue Hope est vĂ©ritablement le roi des diamants bleus. un reproche Les Nouvelles Aventures d’ArsĂšne Lupin par Maurice LEBLANC LA LAMPE JUIVE suite et fin Voyez-vous, mon vieux camarade, disait SholmĂšs Ă  Wilson, en brandissant le pneumatique d’ArsĂšne Lupin, ce qui m’exaspĂšre dans cette aventure, c’est de sentir continuellement posĂ© sur moi l’Ɠil de ce satanĂ© gentleman. Aucune de mes pensĂ©es les plus secrĂštes ne lui Ă©chappe. J’agis comme un acteur dont tous les pas sont rĂ©glĂ©s par une mise en scĂšne rigoureuse, qui va lĂ  et qui dit cela, parce que le voulut ainsi une volontĂ© supĂ©rieure. Comprenez-vous, Wilson ? Wilson eut certainement compris s’il n’avait dormi le profond sommeil d’un homme dont la tempĂ©rature varie entre quarante et quarante et un degrĂ©s. Mais qu’il entendit ou non, cela n’avait aucune importance pour SholmĂšs qui continuait — Il me faut faire appel Ă  toute mon Ă©nergie, et mettre en Ɠuvre toutes mes ressources pour ne pas me dĂ©courager. Heureusement qu’avec moi, ces petites taquineries sont autant de coups d’épingle qui me stimulent. Le feu de la piqĂ»re apaisĂ©, la plaie d’amour-propre refermĂ©e, j’en arrive toujours Ă  dire Amuse-toi bien, mon bonhomme. Un moment ou l’autre, c’est toi-mĂȘme qui te trahiras. » Car enfin, Wilson, n’est-ce pas Lupin qui, par sa premiĂšre dĂ©pĂȘche et par la rĂ©flexion qu’elle a suggĂ©rĂ©e Ă  la petite Henriette, n’est-ce pas lui qui m’a livrĂ© le secret de sa correspondance avec Alice Demun ? Vous oubliez ce dĂ©tail, vieux camarade. Mademoiselle entra dans la chambre de Wilson et dit Ă  SholmĂšs — Monsieur SholmĂšs, je vais vous gronder si vous rĂ©veillez mon malade. Ce n’est pas bien Ă  vous de le dĂ©ranger. Le docteur exige le calme absolu. Mais qu’avez-vous Ă  me regarder ainsi ?
 Rien ? Mais si
 vous semblez toujours avoir une arriĂšre- pensĂ©e
 Laquelle ? RĂ©pondez, je vous en prie. Elle l’interrogeait de tout son clair visage, de ses yeux ingĂ©nus, de sa bouche qui souriait, et de toute son attitude aussi, de ses mains jointes, de son buste lĂ©gĂšrement penchĂ© en avant. Et il y avait tant de candeur en elle que l’Anglais en Ă©prouva de la colĂšre. Il s’approcha et lui dit Ă  voix basse — Bresson s’est tuĂ© hier soir. — Ah ! fit-elle, sans avoir l’air de comprendre. En vĂ©ritĂ© aucune contraction n’altĂ©ra son visage, rien qui rĂ©vĂ©lĂąt l’effort du mensonge. — Elle Ă©tait prĂ©venue, pensa-t-il. Et afin de la confondre, il saisit l’album Ă  images qu’il venait de dĂ©poser sur une table voisine et l’ouvrant Ă  la page dĂ©coupĂ©e — Pourriez-vous me dire dans quel ordre on doit disposer les lettres qui manquent ici, pour connaĂźtre le sens exact du billet que vous avez envoyĂ© Ă  Bresson quatre jours avant le vol de la lampe juive ? Cette question dut paraĂźtre infiniment drĂŽle Ă  la jeune fille, car elle Ă©clata de rire — Mais on croirait vraiment que vous m’accusez d’ĂȘtre la complice du vol ? Alors selon vous, ce monsieur Bresson qui s’est tuĂ© aurait pris la lampe juive, et je serais
 l’amie de ce monsieur Bresson ! Oh ! que c’est amusant !
 — Qui donc avez-vous Ă©tĂ© voir hier dans la soirĂ©e, au second Ă©tage d’une maison de l’avenue des Ternes ? — Qui ? mais ma modiste, Mlle Langeais. Est-ce que ma modiste et mon ami monsieur Bresson ne feraient qu’une seule et mĂȘme personne ? MalgrĂ© tout, SholmĂšs douta. On peut feindre, de maniĂšre Ă  donner le change, la terreur, la joie, l’inquiĂ©tude, tous les sentiments, mais non point l’indiffĂ©rence, non point le rire heureux et insouciant. — Nous disons bien des bĂȘtises, s’écria-t-elle, et j’ai tant Ă  faire ! Pour votre punition, Monsieur, vous garderez le malade pendant que je vais chez le pharmacien
 Une ordonnance pressĂ©e ! Elle sortit. — Je suis roulĂ©, murmura SholmĂšs. Non seulement je n’ai rien tirĂ© d’elle, mais c’est moi qui me suis dĂ©couvert. Et il se rappelait l’affaire du diamant bleu et l’interrogatoire qu’il avait fait subir Ă  Clotilde Destange. N’était-ce pas la mĂȘme sĂ©rĂ©nitĂ© que la Dame Blonde lui avait opposĂ©e, et ne se trouvait-il pas de nouveau en face d’un de ces ĂȘtres qui, protĂ©gĂ©s par ArsĂšne Lupin ; sous l’action directe de son influence, gardaient dans l’angoisse mĂȘme du danger le calme le plus inexplicable ? — SholmĂšs
 SholmĂšs
 Il s’approcha de Wilson qui l’appelait, et s’inclina vers lui. — Qu’y a-t-il, vieux camarade ? on souffre ? Wilson remua les lĂšvres sans pouvoir parler. Enfin, aprĂšs de grands efforts, il bĂ©gaya — Non
 SholmĂšs
 ce n’est pas elle
 il est impossible que ce soit elle
 — Eh ! qu’est-ce que vous en savez ? s’écria SholmĂšs avec brusquerie. — Elle est si douce ! elle me soigne si bien !
 et je vous assure
 Il devint tout pĂąle, une sueur abondante perla sur son front, et il s’évanouit. — Allons bon, grogna son ami, en voilĂ  une idĂ©e !
 Non, Wilson, je vous en supplie
 vous me mettez dans un embarras
 Il s’esquiva rapidement dans l’espoir de rejoindre Mademoiselle. Mais en arrivant au vestibule, il aperçut la jeune fille penchĂ©e sur le tĂ©lĂ©phone, un des rĂ©cepteurs Ă  la main. Elle dut l’entendre, ou du moins deviner sa prĂ©sence, car elle s’en alla aussitĂŽt. — Je la dĂ©range, se dit SholmĂšs. Eh parbleu, si je n’étais survenu, elle tĂ©lĂ©phonait Ă  Lupin et le mettait au courant de notre entrevue. Sans plus s’inquiĂ©ter de Wilson il quitta l’hĂŽtel derriĂšre la jeune fille, et, derriĂšre elle, descendit l’avenue de Messine, persuadĂ© qu’elle se dirigeait vers le bureau de poste du boulevard Haussmann. Mais elle entra chez un pharmacien, et quand elle reparut vingt minutes plus tard, elle portait des flacons et une bouteille enveloppĂ©s de papier blanc. — Je me suis trompĂ©, pensa SholmĂšs
 la voilĂ  qui retourne Ă  l’hĂŽtel tout tranquillement
 Une filature » nouvelle qui n’aboutit pas Une idĂ©e le frappa. Il courut chez le pharmacien. — Mademoiselle Demun, qui sort d’ici, a oubliĂ© son ordonnance. — Mais non
 je ne crois pas. — Si, si, elle a tĂ©lĂ©phonĂ©, n’est-ce pas ? — En effet, pendant que je prĂ©parais les mĂ©dicaments. — C’est tout ce que je dĂ©sirais savoir, monsieur, je vous remercie. Il remonta jusqu’à la rue Murillo, se rendit dans sa chambre, s’y enferma, alluma sa pipe, confidente habituelle et conseillĂšre aux moments difficiles, et, renversĂ© dans un fauteuil, il s’enveloppa d’un nuage de fumĂ©e. Parfois il portait devant ses yeux le papier sur lequel il avait inscrit la phrase de l’album et tĂąchait d’en pĂ©nĂ©trer le sens. Le mot de l’énigme Ă©tait lĂ . Vingt fois il recommença les mĂȘmes opĂ©rations et, chaque fois il aboutit Ă  la mĂȘme solution, se heurtant ainsi chaque fois aux deux lettres mystĂ©rieuses, C. H. Que signifiaient-elles ? À quelles lettres devait-on les unir pour qu’elles prissent leur valeur exacte ? Elles gardĂšrent leur secret. Quand il rejoignĂźt M. et Mme d’Imblevalle Ă  l’heure du dĂ©jeuner il fut obligĂ© de rĂ©pondre Ă  leurs questions — C’est long
 plus long que je ne supposais. Le repas fini, il se fit conduire avenue des Ternes oĂč Ganimard l’attendait. — Ça ne marche pas, lui dit l’inspecteur principal. On perquisitionne, mais on ne parvient pas Ă  identifier ce Bresson, et ce sera d’autant plus difficile qu’il est absolument dĂ©figurĂ©. — C’est curieux qu’il n’ait laissĂ© aucune trace. — Aucune. Je vous signale cependant une lettre arrivĂ©e ce matin Ă  l’adresse de Bresson et, par consĂ©quent, mise Ă  la poste hier. — Avant que l’expĂ©diteur de cette lettre ne sĂ»t la mort de Bresson ? — PrĂ©cisĂ©ment. Elle est entre les mains du juge d’instruction, mais j’en al retenu les termes exacts Il n’accepte aucune transaction. Il veut tout, la premiĂšre chose aussi bien que celles de la seconde affaire. Sinon, il agit. — Et pas de signature, ajouta Ganimard. Comme vous voyez, ces quelques lignes ne nous serviront guĂšre. — Je ne suis pas du tout de votre avis, Monsieur Ganimard, ces quelques lignes me semblent au contraire fort intĂ©ressantes. — Et pourquoi, mon Dieu ! — Pour des raisons qui me sont personnelles
 Mais nous sommes pressĂ©s, Monsieur Ganimard, et si vous m’en croyez, nous commencerons par nous enquĂ©rir du paquet dont le sieur Bresson s’est dĂ©barrassĂ© hier soir. — À votre disposition. J’ai donnĂ© rendez-vous lĂ -bas Ă  deux inspecteurs et au brigadier Folenfant. Mais, auparavant, j’aurais bien voulu savoir ce que fait lĂ -bas cet individu en casquette, qui rĂŽde sur l’avenue depuis ce matin. J’ai comme une idĂ©e que c’est le mĂȘme qui filait Bresson. — C’est le mĂȘme, affirma SholmĂšs aprĂšs un instant d’examen. Tenez, il prend le tramway. — Le tramway de Neuilly. Nous pouvons le prendre aussi. Ils sautĂšrent sur l’impĂ©riale, en ayant l’air de ne point se connaĂźtre, et s’assirent Ă  droite et Ă  gauche de l’individu. Il avait dĂ©pliĂ© un journal et lisait sans lever la tĂȘte, — ou du moins, SholmĂšs ne tarda pas Ă  le constater, il affectait de lire, car ses yeux restaient obstinĂ©ment fixĂ©s sur le mĂȘme passage. — Il sait qu’il est surveillĂ©, pensa l’Anglais. Il se rapprocha ostensiblement de Ganimard et lui dit — Attention. Ne le lĂąchons pas. C’est un complice de Lupin. S’il fait mine de filer, mettez la main dessus. Le tramway s’arrĂȘta rue du ChĂąteau, au point terminus. L’individu descendit et s’en alla tranquillement, escortĂ© de Ganimard et de SholmĂšs. L’inspecteur demanda — Et qui nous assure que c’est un complice de Lupin ? — Mais il suffit de le regarder. Croyez-vous qu’un autre aurait ce calme et cette dĂ©sinvolture ? Celui-lĂ  sait parfaitement qu’il n’a rien Ă  craindre, puisque Lupin existe. — Pourtant nous le serrons d’assez prĂšs ! — N’empĂȘche qu’il va nous glisser entre les doigts avant peu. Il est trop sĂ»r de lui. — Et pourtant voici lĂ -bas, Ă  la porte de ce cafĂ©, deux agents cyclistes, et avant peu nous allons aborder le personnage. — Le personnage ne paraĂźt pas s’émouvoir beaucoup de cette Ă©ventualitĂ©. C’est lui-mĂȘme qui aborde ! — Nom d’un chien, profĂ©ra Ganimard, il a de l’aplomb ! L’individu en effet s’était avancĂ© vers les deux agents au moment oĂč ceux-ci se disposaient Ă  enfourcher leurs bicyclettes. Il leur dit quelques mots, puis, soudain, sauta sur une troisiĂšme bicyclette, qui Ă©tait appuyĂ©e contre le mur du cafĂ©, et s’éloigna rapidement avec les deux agents. L’Anglais s’esclaffa. Un drame au milieu de la seine — Hein ! l’avais-je prĂ©vu ? Un, deux, trois, enlevĂ© ! et par qui ? par deux de vos collĂšgues, M. Ganimard. Ah ! il se met bien, ArsĂšne Lupin ! des agents cyclistes Ă  sa solde ! J’en ai vu de drĂŽles, mais celle-lĂ  !
 VexĂ©, Ganimard partit Ă  la recherche du brigadier Folenfant, tandis que SholmĂšs suivait les traces des bicyclettes, d’autant plus visibles sur la poussiĂšre de la route, que deux des machines Ă©taient munies de pneumatiques striĂ©s. Et il s’aperçut bientĂŽt que ces traces le conduisaient au bord de la Seine et que les trois hommes avaient tournĂ© du mĂȘme cĂŽtĂ© que Bresson, la veille au soir. Il parvint ainsi Ă  la grille contre laquelle lui-mĂȘme s’était cachĂ© avec Ganimard, et, un peu plus loin, il constata un emmĂȘlement des lignes striĂ©es qui lui prouva qu’on avait fait halte Ă  cet endroit. Juste en face il y avait une petite langue de terrain qui pointait dans la Seine et Ă  l’extrĂ©mitĂ© de laquelle une vieille barque Ă©tait amarrĂ©e. C’est lĂ  que Bresson avait dĂ» jeter son paquet, ou plutĂŽt qu’il l’avait laissĂ© tomber. SholmĂšs descendit le talus et vit que, la berge s’abaissant en pente trĂšs douce et l’eau du fleuve Ă©tant basse, il lui serait facile de retrouver le paquet
 Ă  moins que les trois hommes n’eussent pris les devants. — Non, non, se dit-il, ils n’ont pas eu le temps
 un quart d’heure tout au plus
 et cependant pourquoi ont-ils passĂ© par lĂ  ? Un pĂȘcheur Ă©tait assis dans la barque. SholmĂšs lui demanda — Vous n’avez pas aperçu trois hommes Ă  bicyclette ? Ils viennent de s’arrĂȘter ici. Le pĂȘcheur mit sa ligne sous son bras, sortit de sa poche un carnet, Ă©crivit sur une dĂšs pages, la dĂ©chira et la tendit Ă  SholmĂšs. Un grand frisson secoua l’Anglais. D’un coup d’Ɠil il avait vu, au milieu de la page qu’il tenait Ă  la main, la sĂ©rie des lettres dĂ©chirĂ©es de l’album. CDEHNOPRZEO-237 Un lourd soleil pesait sur la riviĂšre. Le pĂȘcheur avait repris sa besogne, abritĂ© sous la vaste cloche d’un chapeau de paille, sa veste et son gilet pliĂ©s Ă  cĂŽtĂ© de lui. Il pĂȘchait attentivement, tandis que le bouchon de sa ligne flottait au fil de l’eau. Il s’écoula bien une minute, une minute de solennel et terrible silence. — Est-ce lui ? pensait SholmĂšs avec une anxiĂ©tĂ© presque douloureuse. Et la vĂ©ritĂ© l’éclairant — C’est lui ! c’est lui ! lui seul est capable de rester ainsi sans un frĂ©missement d’inquiĂ©tude, sans rien craindre de ce qui va se passer
 Et quel autre saurait cette histoire de l’album ? Alice lui aura tĂ©lĂ©phonĂ©. Tout Ă  coup l’Anglais sentit que sa main, que sa propre main avait saisi la crosse de son revolver, et que ses yeux se fixaient sur le dos de l’individu, un peu au-dessous de la nuque. Un geste, et tout le drame se dĂ©nouait, la vie de l’étrange aventurier se terminait misĂ©rablement. Le pĂȘcheur ne bougea pas. SholmĂšs serra nerveusement son arme avec l’envie farouche de tirer et d’en finir, et l’horreur en mĂȘme temps d’un acte qui dĂ©plaisait Ă  sa nature. Mais un bruit de pas lui ayant fait tourner la tĂȘte, il avisa Ganimard qui s’en venait en compagnie des inspecteurs. Alors, changeant d’idĂ©e, il prit son Ă©lan, d’un bond sauta dans la barque dont l’amarre se cassa sous la poussĂ©e trop forte, tomba sur l’homme et l’étreignit Ă  bras-le-corps. Ils roulĂšrent tous deux au fond du bateau. Dans la lutte, le revolver de SholmĂšs, sautant hors de sa poche, tomba. — Et aprĂšs ? s’écria Lupin, tout en se dĂ©battant, qu’est-ce que cela prouve ? Quand l’un de nous aura rĂ©duit l’autre Ă  l’impuissance, il sera bien avancĂ© ! Vous ne saurez pas quoi faire de moi, ni moi de vous. Les deux rames glissĂšrent Ă  l’eau. La barque s’en fut Ă  la dĂ©rive. Des exclamations s’entrecroisaient le long de la berge, et Lupin continuait Une fusillade — Que d’histoires, Seigneur ! Vous avez donc perdu la notion des choses ?
 De pareilles bĂȘtises Ă  votre Ăąge ! et un grand garçon comme vous ! Fi, que c’est vilain !
 Il rĂ©ussit Ă  se dĂ©gager, et tĂącha aussitĂŽt de rattraper un des avirons afin de gagner le large, tandis que l’Anglais s’acharnait aprĂšs l’autre, afin de gagner le bord. Mais les deux avirons leur Ă©chappĂšrent, et la chance sembla favoriser Lupin, car le bateau tendait Ă  s’éloigner. — Gare Ă  vous, cria Lupin. Quelqu’un, sur la rive, braquait un revolver. Il baissa la tĂȘte, une dĂ©tonation retentit, un peu d’eau jaillit auprĂšs d’eux. Lupin Ă©clata de rire. — Dieu me pardonne, c’est l’ami Ganimard !
 Mais c’est trĂšs mal ce que vous faites lĂ , Ganimard. Vous n’avez le droit de tirer qu’en cas de lĂ©gitime dĂ©fense
 Ce pauvre ArsĂšne vous rend donc fĂ©roce au point d’oublier tous vos devoirs ?.,. Allons bon, le voilĂ  qui recommence !
 Mais, malheureux, c’est mon cher maĂźtre que vous allez frapper. Il fit Ă  SholmĂšs un rempart de son corps, et, debout dans la barque, face Ă  Ganimard — Bien ! maintenant je suis tranquille
 Visez lĂ , Ganimard, en plein cƓur !
 plus haut
 Ă  gauche
 C’est raté  fichu maladroit
 Encore un coup ?
 Mais vous tremblez, Ganimard
 Au commandement, n’est-ce pas ? et du sang-froid
 Une, deux, trois, feu !
 RatĂ© ! Sacrebleu, le gouvernement vous donne donc des joujous d’enfant comme pistolets ? Il exhiba un long revolver, massif et plat, et, sans viser, tira. L’inspecteur porta la main Ă  son chapeau une balle l’avait trouĂ©. — Qu’en dites-vous, Ganimard ? Ah ! cela vient d’une bonne fabrique. SholmĂšs ne pouvait s’empĂȘcher de sourire et d’admirer. Quel dĂ©bordement de vie ! Quelle allĂ©gresse jeune et spontanĂ©e ! Et comme il paraissait s’amuser ! On eĂ»t dit que la sensation du pĂ©ril lui causait une joie physique. De chaque cĂŽtĂ© du fleuve, cependant, des gens s’étaient amassĂ©s, et Ganimard et ses hommes suivaient l’embarcation qui se balançait au large, trĂšs doucement, entraĂźnĂ©e par le courant — J’ai une question Ă  vous poser, maĂźtre, s’écria Lupin en se retournant vers l’Anglais, et je vous supplie d’y rĂ©pondre, afin qu’il n’y ait pas d’équivoque, par un oui ou un non. Renoncez Ă  vous occuper de cette affaire. Il en est encore temps et je puis rĂ©parer le mal que vous avez fait. Plus tard je ne le pourrais plus. Est-ce convenu ? — Non La figure de Lupin se contracta. Visiblement cette obstination l’irritait. Il reprit — J’insiste. Pour vous encore plus que pour moi j’insiste, certain que vous serez le premier Ă  regretter votre intervention. Une derniĂšre fois, oui ou non ? — Non. Lupin s’accroupit, dĂ©plaça une des planches du fond et, durant quelques minutes exĂ©cuta un travail dont SholmĂšs ne put discerner la nature. Puis il se releva, s’assit auprĂšs de l’Anglais, et lui tint ce langage — Je crois, maĂźtre, que nous sommes venus au bord de cette riviĂšre pour des raisons identiques RepĂȘcher l’objet dont Bresson s’est dĂ©barrassĂ© ? Pour ma part, j’avais donnĂ© rendez-vous Ă  quelques camarades, et j’étais sur le point — mon costume sommaire l’indique — d’effectuer une petite exploration dans les profondeurs de la Seine, quand mes amis m’ont annoncĂ© votre approche. Je vous confesse d’ailleurs que je n’en fus pas surpris, Ă©tant prĂ©venu heure par heure, j’ose le dire, des progrĂšs de votre enquĂȘte. C’est si facile ! DĂšs qu’il se passe, rue Murillo, la moindre chose susceptible de m’intĂ©resser, vite, un coup de tĂ©lĂ©phone, et je suis averti ! Vous comprendrez que, dans ces conditions
 Il s’arrĂȘta. La planche qu’il avait Ă©cartĂ©e se soulevait maintenant, et, tout autour, de l’eau filtrait par petits jets. — Diable ! j’ignore comment j’ai procĂ©dĂ©, mais j’ai tout lieu de penser qu’il y a une voie d’eau au fond de cette vieille embarcation. Vous n’avez pas peur, maĂźtre ? SholmĂšs haussa les Ă©paules. Lupin continua Une barque qui prend l’eau — Vous comprendrez donc que, dans ces conditions, et sachant par avance que vous rechercheriez le combat d’autant plus ardemment que je m’efforçais, moi, de l’éviter, il m’était plutĂŽt agrĂ©able d’engager avec vous une partie dont l’issue est certaine puisque j’ai tous les atouts en main. Et j’ai voulu donner Ă  notre rencontre le plus d’éclat possible, afin que votre dĂ©faite fĂ»t universellement connue, et qu’une autre comtesse de Crozon ou un autre baron d’Imblevalle ne fussent pas tentĂ©s de solliciter votre secours contre moi. Et ne voyez lĂ , mon cher maĂźtre
 Il s’interrompit de nouveau, et, se servant de ses mains Ă  demi-fermĂ©es comme de lorgnettes, il observa les rives. — Bigre ! ils ont frĂ©tĂ© un superbe canot, un vrai navire de guerre, et les voilĂ  qui font force rames. Avant cinq minutes, ce sera l’abordage, et je suis perdu. Monsieur SholmĂšs, un conseil vous vous jetez sur moi, vous me ficelez et vous me livrez Ă  la justice de mon pays
 Ce programme vous plaĂźt-il ?
 À moins que d’ici lĂ , nous n’ayons fait naufrage, auquel cas il ne nous resterait plus qu’à prĂ©parer notre testament. Qu’en pensez-vous ? Leurs regards se croisĂšrent. Cette fois SholmĂšs s’expliqua la manƓuvre de Lupin il avait percĂ© le fond de la barque. Et l’eau montait. Elle gagna les semelles de leurs bottines. Elle recouvrit leurs pieds. Ils ne bougĂšrent pas. Elle dĂ©passa leurs chevilles. L’Anglais saisit sa blague Ă  tabac, roula une cigarette et l’alluma. Lupin poursuivit — Et ne voyez lĂ , mon cher maĂźtre, que l’humble aveu de mon impuissance Ă  votre Ă©gard. C’est m’incliner devant vous que d’accepter les seules batailles oĂč la victoire me soit acquise, afin d’éviter celles dont je n’aurais pas choisi le terrain. C’est reconnaĂźtre que SholmĂšs est l’unique ennemi que je craigne, et proclamer mon inquiĂ©tude tant que SholmĂšs ne sera pas Ă©cartĂ© de ma route. VoilĂ , mon cher maĂźtre, ce que je tenais Ă  vous dire, puisque le destin m’accorde l’honneur d’une conversation avec vous. Je ne regrette qu’une chose, c’est que cette conversation ait lieu pendant que nous prenons un bain de pieds
 situation qui manque de gravitĂ©, je le confesse
 Et que dis-je ! un bain de pieds !
 un bain de siĂšge plutĂŽt ! L’eau en effet parvenait au banc oĂč ils Ă©taient assis, et de plus en plus la barque s’enfonçait. SholmĂšs, imperturbable, la cigarette aux lĂšvres, semblait absorbĂ© dans la contemplation du ciel. Pour rien au monde, en face de cet homme environnĂ© de pĂ©rils, cernĂ© par la foule, traquĂ© par la meute des agents, et qui cependant gardait sa belle humeur, pour rien au monde il n’eĂ»t consenti Ă  montrer, lui, le plus lĂ©ger signe d’agitation. Quoi ! avaient-ils l’air de dire tous deux, s’émeut-on pour de telles futilitĂ©s ? N’advient-il pas chaque jour que l’on se noie dans un fleuve ? Est-ce lĂ  de ces Ă©vĂ©nements qui mĂ©ritent qu’on y prĂȘte attention ? Et l’un bavardait, et l’autre rĂȘvassait, tous deux cachant sous un mĂȘme masque d’insouciance le choc formidable de leurs deux orgueils. Une minute encore, et ils allaient couler. — L’essentiel, formula Lupin, est de savoir si nous coulerons avant ou aprĂšs l’arrivĂ©e des champions de la justice. Tout est lĂ . Mais, mon Dieu, qu’ils avancent vite, les champions de la justice ! Ah ! c’est vous, brigadier Folenfant ? Bravo ! L’idĂ©e du navire de guerre est excellente. Je vous recommanderai Ă  vos supĂ©rieurs, brigadier Folenfant
 Et votre camarade Dieuzy oĂč est-il donc ? Sur la rive gauche, n’est-ce pas, au milieu d’une centaine d’indigĂšnes
 De sorte que, si j’échappe au naufrage, je suis recueilli Ă  gauche par Dieuzy et ses indigĂšnes, ou bien Ă  droite par Ganimard et les populations de Neuilly. FĂącheux dilemme
 Il y eut un remous. L’embarcation vira sur elle-mĂȘme, et SholmĂšs dut s’accrocher Ă  l’anneau des avirons. — MaĂźtre, dit Lupin, je vous supplie d’îter votre veste. Vous serez plus Ă  l’aise pour nager. Non ? Alors je remets la mienne. Il enfila sa veste, la boutonna hermĂ©tiquement comme celle de SholmĂšs et soupira — Quel rude homme vous faites ! et qu’il est dommage que vous vous entĂȘtiez dans une affaire
 — Monsieur Lupin, prononça SholmĂšs, sortant enfin de son mutisme, vous parlez beaucoup trop, et vous pĂȘchez souvent par excĂšs de confiance et par lĂ©gĂšretĂ©. — Le reproche est sĂ©vĂšre. — C’est ainsi que, sans le savoir, vous m’avez fourni, il y a un instant, le renseignement que je cherchais. — Comment ! vous cherchiez un renseignement et vous ne me le disiez pas ! — Je n’ai besoin de personne. D’ici trois heures je donnerai le mot de l’énigme Ă  Monsieur et Madame
 Il n’acheva pas sa phrase. La barque avait sombrĂ© d’un coup, les entraĂźnant tous deux. Elle Ă©mergea aussitĂŽt, retournĂ©e, la coque en l’air. Il y eut de grands cris sur les deux rives, puis un silence anxieux, et soudain de nouvelles exclamations un des naufragĂ©s avait reparu. C’était Herlock SholmĂšs. Excellent nageur, il se dirigea Ă  larges brassĂ©es vers le canot de Folenfant. — Hardi, Monsieur SholmĂšs, hurla le brigadier, nous y sommes
 faiblissez pas
 on s’occupera de lui aprĂšs
 nous le tenons, allez
 un petit effort, Monsieur SholmĂšs
 prenez la corde
 L’Anglais saisit une corde qu’on lui tendait. Mais, pendant qu’il se hissait Ă  bord, une voix, derriĂšre lui, l’interpella — Le mot de l’énigme, mon cher maĂźtre, parbleu oui, vous l’aurez. Je m’étonne mĂȘme que vous ne l’ayez pas dĂ©jà
 Et aprĂšs ? À quoi cela vous servira-t-il ? C’est justement alors que la bataille sera perdue pour vous
 À cheval sur la coque dont il venait d’escalader les parois tout en pĂ©rorant, confortablement installĂ© maintenant, ArsĂšne Lupin poursuivait son discours avec des gestes solennels, et comme s’il espĂ©rait convaincre son interlocuteur. — Comprenez-le bien, mon cher maĂźtre, il n’y a rien Ă  faire, absolument rien
 Vous vous trouvez dans la situation dĂ©plorable d’un monsieur
 Folenfant l’ajusta — Rendez-vous, Lupin. — Vous ĂȘtes un malotru, brigadier Folenfant, vous m’avez coupĂ© au milieu d’une phrase. Je disais donc
 — Rendez-vous, Lupin. — Mais sacrebleu, brigadier Folenfant, on ne se rend que si l’on est en danger. Or vous n’avez pas la prĂ©tention de croire que je coure le moindre danger ! — Pour la derniĂšre fois, Lupin, je vous somme de vous rendre. — Brigadier Folenfant, vous n’avez nullement l’intention de me tuer, tout au plus de me blesser, tellement vous avez peur que je n’échappe. Et si par hasard la blessure Ă©tait mortelle ? Non, mais pensez Ă  vos remords, malheureux ! Ă  votre vieillesse empoisonnĂ©e !
 Le coup partit. Lupin chancela, se cramponna un instant Ă  l’épave, puis lĂącha prise et disparut. AprĂšs le naufrage — une entrevue Ă©mouvante Il Ă©tait exactement trois heures lorsque ces Ă©vĂ©nements se produisirent. À six heures prĂ©cises, ainsi qu’il l’avait annoncĂ©, Herlock SholmĂšs, vĂȘtu d’un pantalon trop court et d’un veston trop Ă©troit qu’il avait empruntĂ©s Ă  un aubergiste de Neuilly, coiffĂ© d’une casquette et parĂ© d’une chemise de flanelle Ă  cordeliĂšre de soie, entra dans le boudoir de la rue Murillo, aprĂšs avoir fait prĂ©venir M. et Mme d’Imblevalle qu’il leur demandait un entretien. Ils le trouvĂšrent qui se promenait de long en large, dans sa tenue bizarre, et l’air pensif. Parfois il saisissait un bibelot, l’examinait machinalement, puis reprenait sa promenade. Enfin il s’arrĂȘta et demanda — Mademoiselle est-elle ici ? — Oui, dans le jardin, avec les enfants. — Monsieur le baron, l’entretien que nous allons avoir Ă©tant dĂ©finitif, je voudrais que Mlle Demun y assistĂąt. — Est-ce que, dĂ©cidĂ©ment
 ? — Ayez un peu de patience, monsieur. La vĂ©ritĂ© sortira clairement des faits que je vais exposer devant vous avec le plus de prĂ©cision possible. arsĂšne lupin essuie un coup de feu — Soit. Suzanne, veux-tu ?
 Mme d’Imblevalle se leva et revint presque aussitĂŽt, accompagnĂ©e d’Alice Demun. Mademoiselle, un peu plus pĂąle que de coutume, resta debout, appuyĂ©e contre une table et sans mĂȘme demander la raison pour laquelle on l’avait appelĂ©e. SholmĂšs ne parut pas la voir, et se tournant brusquement vers M. d’Imblevalle, il articula d’un ton impĂ©rieux — AprĂšs plusieurs jours d’enquĂȘte, monsieur, et bien que certains Ă©vĂ©nements aient modifiĂ© un instant ma maniĂšre de voir, je vous rĂ©pĂ©terai ce que je vous ai dit dĂšs la premiĂšre heure la lampe juive a Ă©tĂ© volĂ©e par quelqu’un qui habite cet hĂŽtel. — Le nom du coupable ? — Je le connais. — Les preuves ? — Celles que j’ai suffiront Ă  le confondre. — Il ne suffit pas qu’il soit confondu. Il faut encore qu’il nous restitue
 — La lampe juive ? Elle est en ma possession, — Le collier d’opales ? la tabatiĂšre ?
 — Le collier d’opales, la tabatiĂšre, bref tout ce qui vous fut dĂ©robĂ© la seconde fois est en ma possession. SholmĂšs aimait ces coups de théùtre et cette maniĂšre un peu sĂšche d’annoncer ses victoires. Il reprit ensuite par le menu le rĂ©cit de ce qu’il avait fait durant ces trois jours. Il dit la dĂ©couverte de l’album, Ă©crivit sur une feuille de papier la phrase formĂ©e par les lettres dĂ©coupĂ©es, puis raconta l’expĂ©dition de Bresson au bord de la Seine et le suicide de l’aventurier, et enfin la lutte que lui, SholmĂšs, venait de soutenir contre Lupin, le naufrage de la barque et la disparition de Lupin. Quand il eut terminĂ©, le baron dit Ă  voix basse — Il ne vous reste plus qu’à nous rĂ©vĂ©ler le nom du coupable. Qui donc accusez-vous ? — J’accuse la personne qui a dĂ©coupĂ© les lettres de cet alphabet, et communiquĂ© au moyen de ces lettres avec ArsĂšne Lupin. — Comment savez-vous que le correspondant de cette personne est ArsĂšne Lupin ? — Par Lupin lui-mĂȘme. Il tendit un bout de papier mouillĂ© et froissĂ©. C’était la page que Lupin avait arrachĂ©e de son carnet, dans la barque, et sur laquelle il avait inscrit la phrase. — Et remarquez, nota SholmĂšs avec satisfaction, que rien ne l’obligeait Ă  me donner cette feuille, et, par consĂ©quent, Ă  se faire reconnaĂźtre. Simple gaminerie de sa part, et qui m’a renseignĂ©. — Qui vous a renseigné  dit le baron. Je ne vois rien cependant
 SholmĂšs repassa au crayon les lettres et les chiffres. — CDEHNOPRZEO — 237. — Eh bien ? fit M. d’Imblevalle, c’est la formule que vous venez de nous montrer vous-mĂȘme. — Si vous aviez tournĂ© et retournĂ© cette formule dans tous les sens, vous auriez vu du premier coup d’Ɠil, comme je l’ai vu, qu’elle comprend deux lettres de plus que la premiĂšre, un E et un O. — En effet, je n’avais pas observé  — Rapprochez ces deux lettres du C et de l’H qui nous restaient en dehors du mot rĂ©pondez » et vous constaterez que le seul mot possible est ECHO. — Ce qui signifie ? — Ce qui signifie l’Écho de France, le journal de Lupin, son organe officiel, celui auquel il rĂ©serve ses communiquĂ©s ». RĂ©pondez Ă  l’Écho de France, rubrique de la petite correspondance, numĂ©ro 237 ». C’est lĂ  qu’il fallait chercher c’est lĂ  que je viens de chercher. — Et vous avez trouvĂ© ? — J’ai trouvĂ© toute l’histoire dĂ©taillĂ©e des relations d’ArsĂšne Lupin et de
 son complice. Un roman par lettres » Et SholmĂšs Ă©tala sept journaux ouverts Ă  la quatriĂšme page et dont il dĂ©tacha les sept lignes suivantes 1o ARS. LUP. Dame impl. protect. 540. 2o 540. Attends explications. A. L. 3o A. L. Sous domin. ennemi. Perdue. 4o 540. Écrivez adresse. Ferai enquĂȘte. 5o A. L. Murillo. 6o 540. Parc trois heures. Violettes. 7o 237. Entendu sam. serai dim. mat. parc. — Et vous appelez cela une histoire dĂ©taillĂ©e ! s’écria M. d’Imblevalle. — Mon Dieu oui, et pour peu que vous y prĂȘtiez attention, vous serez de mon avis. Le 10 mai, une dame qui signe 540, implore la protection d’ArsĂšne Lupin, Ă  quoi Lupin riposte par une demande d’explications. La dame rĂ©pond qu’elle est sous la domination d’un ennemi, de Bresson sans aucun doute, et qu’elle est perdue si l’on ne vient Ă  son aide. Lupin, qui se mĂ©fie, qui n’ose encore s’aboucher avec cette inconnue, exige l’adresse et propose une enquĂȘte. La dame hĂ©site pendant quatre jours, — consultez les dates, — enfin, pressĂ©e par les Ă©vĂ©nements, influencĂ©e par les menaces de Bresson, elle donne le nom de sa rue, Murillo. Le lendemain, ArsĂšne Lupin annonce qu’il sera dans le parc Monceau Ă  trois heures et prie son inconnue de porter un bouquet de violettes comme signe de ralliement. LĂ , une interruption de huit jours dans la correspondance. ArsĂšne Lupin et la dame n’ont pas besoin de s’écrire par la voie du journal ils se voient ou s’écrivent directement. Le plan est ourdi pour satisfaire aux exigences de Bresson, la dame enlĂšvera la lampe juive. Reste Ă  fixer le jour. La dame qui, par prudence, correspond Ă  l’aide de mots dĂ©coupĂ©s et collĂ©s, se dĂ©cide pour le samedi et ajoute RĂ©pondez Echo 237. Lupin rĂ©pond que c’est entendu et qu’il sera en outre le dimanche matin dans le parc. Le vol a lieu. La dame sort le dimanche matin, rend compte Ă  Lupin de ce qu’elle a fait et porte Ă  Bresson la lampe juive. Les choses se passent alors comme Lupin l’avait prĂ©vu. La justice abusĂ©e par une fenĂȘtre ouverte, quatre trous dans de la terre et deux Ă©raflures sur un balcon, admet aussitĂŽt l’hypothĂšse du vol par effraction. La dame est tranquille. — Tout cela me semble logique, approuva le baron, mais le second vol
 — Le second vol fut provoquĂ© par le premier. Les journaux ayant racontĂ© comment la lampe juive avait disparu, quelqu’un eut l’idĂ©e de rĂ©pĂ©ter l’agression et de s’emparer de ce qui n’avait pas Ă©tĂ© emportĂ©. Et cette fois ce ne fut pas un vol simulĂ©, mais un vol rĂ©el, avec effraction vĂ©ritable, escalade, etc
 — Lupin, bien entendu
 — Non, Lupin n’agit pas aussi stupidement. Lupin ne tire pas sur les gens pour un oui ou un non. — Alors qui est-ce ? — Bresson. C’est Bresson qui est entrĂ© ici, c’est lui que j’ai poursuivi, c’est lui qui a blessĂ© mon pauvre Wilson. — En ĂȘtes-vous bien sĂ»r ? — Absolument. Un des complices de Bresson lui a Ă©crit hier, avant son suicide, une lettre qui prouve que des pourparlers furent engagĂ©s entre ce complice et Lupin pour la restitution de tous les objets volĂ©s dans votre hĂŽtel. Lupin exigeait tout, la premiĂšre chose c’est-Ă -dire la lampe juive aussi bien que celles de la seconde affaire ». En outre il surveillait Bresson. Quand celui-ci s’est rendu hier soir au bord de la Seine, un dĂ©s compagnons de Lupin le filait en mĂȘme temps que nous. Herlock sholmĂšs continue son explication — Qu’allait faire Bresson au bord de la Seine ? — Averti par sa correspondante des progrĂšs de mon enquĂȘte, il avait rĂ©uni en un seul paquet ce qui pouvait le compromettre, et il le jeta dans un endroit oĂč il lui Ă©tait possible de le reprendre, une fois le danger passĂ©. C’est au retour que, traquĂ© par Ganimard et par moi, ayant sans doute d’autres forfaits sur la conscience, il perdit la tĂȘte et se tua. — Mais que contenait le paquet ? — La lampe juive et vos autres bibelots. — Ils ne sont donc pas en votre possession ? — AussitĂŽt aprĂšs la disparition de Lupin, j’ai profitĂ© du bain qu’il m’avait forcĂ© de prendre, pour me faire conduire Ă  l’endroit choisi par Bresson, et j’ai retrouvĂ©, enveloppĂ© de linge et de toile cirĂ©e, ce qui vous fut dĂ©robĂ©. Le voici, sur cette table. Sans un mot le baron coupa les ficelles, dĂ©chira d’un coup les linges mouillĂ©s, en sortit la lampe, tourna un Ă©crou placĂ© sous le pied, fit effort des deux mains sur le rĂ©cipient, le dĂ©vissa, l’ouvrit en deux parties Ă©gales et dĂ©couvrit la chimĂšre en or, rehaussĂ©e de rubis et d’émeraudes. Elle Ă©tait intacte. Il y avait dans toute cette scĂšne, si naturelle en apparence, et qui consistait en une simple exposition de faits, quelque chose qui la rendait effroyablement tragique, c’était l’accusation formelle, directe, irrĂ©futable, que SholmĂšs lançait Ă  chacune de ses paroles contre Mademoiselle. Et c’était aussi le silence impressionnant d’Alice Demun. Pendant cette longue, cette cruelle accumulation de petites preuves ajoutĂ©es les unes aux autres, pas un muscle de son doux visage n’avait bougĂ©, pas un Ă©clair de rĂ©volte ou de crainte n’avait troublĂ© la sĂ©rĂ©nitĂ© de son limpide regard. Que pensait-elle ? Et surtout qu’allait-elle dire Ă  la minute solennelle oĂč il lui faudrait rĂ©pondre, oĂč il lui faudrait se dĂ©fendre et briser le cercle de fer dans lequel l’Anglais l’avait emprisonnĂ©e ? — Parlez ! Parlez donc ! s’écria M. d’Imblevalle qui s’était tournĂ© vers elle avec l’espoir que d’un mot elle se justifierait. Elle ne parla point. Le baron traversa vivement la piĂšce, revint sur ses pas, recommença, puis s’adressant Ă  SholmĂšs — Eh bien non, monsieur ! je ne peux croire que ce soit vrai ! Il y a de ces choses impossibles ! et celle-lĂ  est en opposition avec tout ce que je sais, tout ce que je vois depuis un an. Il le saisit par l’épaule. — Mais, vous-mĂȘme, monsieur, ĂȘtes-vous absolument et dĂ©finitivement certain de ne pas vous tromper ? SholmĂšs hĂ©sita, comme un homme qu’on attaque Ă  l’improviste et dont la riposte n’est pas immĂ©diate. Pourtant il sourit et dit — Seule la personne que j’accuse pouvait, par la situation qu’elle occupe chez vous, savoir que la lampe juive contenait ce magnifique bijou. — Je ne veux pas le croire, murmura le baron. — Demandez-le lui. Herlock sholmĂšs voit qu’il fait fausse route M. d’Imblevalle s’approcha d’Alice, et, les yeux dans les yeux — C’est vous, mademoiselle ? C’est vous qui avez pris le bijou ? c’est vous qui avez correspondu avec ArsĂšne Lupin et simulĂ© le vol ? Elle rĂ©pondit — C’est moi, monsieur. Elle ne baissa pas la tĂȘte. Sa figure n’exprima ni honte ni gĂȘne. — Est-ce possible ! balbutia M. d’Imblevalle
 Je n’aurais jamais cru
 vous ĂȘtes la derniĂšre personne que j’aurais soupçonnĂ©e
 Comment avez-vous fait, malheureuse ? Elle dit — J’ai fait ce que M. SholmĂšs a racontĂ©. La nuit du samedi au dimanche, je suis descendue dans ce boudoir, j’ai pris la lampe, et, le matin, je l’ai portĂ©e
 Ă  cet homme. — Mais non, objecta le baron, ce que vous prĂ©tendez est inadmissible, puisque, le matin, j’ai retrouvĂ© fermĂ©e la porte de ce boudoir. Elle rougit, perdit contenance et regarda SholmĂšs comme si elle lui demandait conseil. Mais l’Anglais semblait frappĂ© par cette objection et se taisait. Le baron reprit — Cette porte Ă©tait fermĂ©e, je vous le rĂ©pĂšte. Si vous aviez passĂ© par lĂ , il eĂ»t fallu que quelqu’un vous l’ouvrĂźt de l’intĂ©rieur. Or il n’y avait personne Ă  l’intĂ©rieur de ces deux piĂšces, — le boudoir et la chambre, — il n’y avait personne que ma femme et que moi. SholmĂšs se courba vivement et couvrit son visage de ses deux mains afin de masquer sa rougeur. Quelque chose comme une lumiĂšre trop brusque l’avait heurtĂ©, et, il en restait Ă©bloui, mal Ă  l’aise. Tout se dĂ©voilait Ă  lui ainsi qu’un paysage obscur d’oĂč la nuit s’écarterait soudain. Alice Demun Ă©tait innocente. Il y avait lĂ  une vĂ©ritĂ© certaine, aveuglante, et c’était en mĂȘme temps l’explication de la sorte de gĂȘne qu’il Ă©prouvait depuis le premier jour Ă  diriger contre la jeune fille la terrible accusation. Il voyait clair maintenant. Il savait. Un geste, et sur-le-champ la preuve irrĂ©futable s’offrirait Ă  lui. IL releva la tĂȘte et, aprĂšs quelques secondes, aussi naturellement qu’il le put, il tourna les yeux vers Mme d’Imblevalle. Elle Ă©tait pĂąle, de cette pĂąleur inaccoutumĂ©e qui vous envahit aux heures implacables de la vie. Ses mains qu’elle s’efforçait de cacher, tremblaient imperceptiblement. — Une seconde encore, pensa SholmĂšs, et elle se trahit. Il se plaça entre elle et son mari. Celui-ci attendait toujours une rĂ©ponse Ă  sa question, et SholmĂšs ne savait que dire. Mais Alice repartit de sa voix calme — Vous avez raison, monsieur, et j’ignore pourquoi je mentais. En effet, je ne suis pas entrĂ©e par ici. Contrairement Ă  la version de M. SholmĂšs, l’escalade ne fut pas simulĂ©e. J’ai passĂ© par le vestibule et par le jardin, et c’est Ă  l’aide d’une Ă©chelle qui me fut tendue au-dessus de la grille, que j’ai pĂ©nĂ©trĂ© dans ce boudoir ! Elle mentait cette fois. Mais comme son mensonge Ă©tait lĂ©gitime ! Et comme il comprenait que la douce crĂ©ature, soutenue par son dĂ©vouement, gardĂąt ses yeux limpides et son air de sĂ©rĂ©nitĂ© ! AussitĂŽt il Ă©prouva le dĂ©sir impĂ©rieux d’écarter le danger qui, par sa faute, menaçait les deux femmes. Mais un fait se produisit qui le dĂ©concerta le domestique venait d’apparaĂźtre. une pĂ©nible explication — Monsieur le baron, c’est M. Ganimard. Il prĂ©vient M. SholmĂšs qu’il dĂ©sire lui parler. — Qu’il entre, dit le baron. — Non, s’écria SholmĂšs. — Pourquoi ? — Pourquoi ? parce que
 Il eĂ»t voulu converser avec Ganimard et l’éconduire de façon Ă  ce que l’inspecteur ne devinĂąt point que le nƓud de l’intrigue se trouvait prĂ©cisĂ©ment Ă  portĂ©e de sa main. Mais, d’autre part, il redoutait de laisser le baron et sa femme en prĂ©sence d’Alice Demun. Celle-ci pousserait-elle jusqu’au bout son rĂŽle hĂ©roĂŻque ? et ne serait-elle pas tentĂ©e, avant que Ganimard n’intervĂźnt, de rĂ©vĂ©ler toute la vĂ©ritĂ© Ă  M. d’Imblevalle ? — Dites Ă  M. Ganimard qu’il peut monter, rĂ©pĂ©ta le baron. Le domestique sortit. — Si Ganimard entre, pensa SholmĂšs, le baron lui raconte tout, et Alice Demun est arrĂȘtĂ©e. Cela, il ne le faut pas, il ne le faut Ă  aucun prix. Il marcha vers la porte. Le baron s’interposa — Vous rejoignez M. Ganimard ? Soit. Je vous accompagne. Aucun soupçon ne le dirigeait ; rien que ces motifs obscurs qui nous poussent vers notre destin malgrĂ© les obstacles et les volontĂ©s adverses. Un long silence, lourd d’angoisse, s’accumula. Tous, ils avaient conscience que l’inspecteur approchait et que l’irrĂ©parable Ă©tait sur le point d’ĂȘtre consommĂ©. On entendit des pas. — Une minute ! une seule minute ! oh ! je vous en prie, Monsieur SholmĂšs. C’était la baronne qui s’était levĂ©e, les bras tendus en suppliante. SholmĂšs entrouvrit la porte. — Veuillez m’attendre en bas, Monsieur Ganimard. Il ferma et poussa le verrou. — Une minute ?
 Que veux-tu dire, Suzanne, s’écria M. d’Imblevalle
 Je ne vois aucun motif
 — Si, si, monsieur le baron, reprit SholmĂšs, il y a des motifs. Je suis tout Ă  fait d’avis que cette affaire soit rĂ©glĂ©e ici, entre nous. — Mais pourquoi ? — Parce que, dit la baronne, la coupable n’est pas
 Alice se jeta sur Mme d’Imblevalle et lui mit la main sur la bouche. — Taisez-vous, madame ! Ne dites pas des choses qui ne sont pas
 À quoi bon ! je suis la coupable, puisque c’est moi qui ai tout combiné  puisque c’est moi qui ai correspondu
 La vraie coupable se dĂ©nonce SholmĂšs s’avança pour tenter un dernier effort. Le baron l’écarta et, s’adressant Ă  sa femme — Parle ! explique-toi !
 Je pressens
 — Tu pressens la vĂ©ritĂ©, mon pauvre ami, fit-elle, trĂšs bas et le visage tordu de dĂ©sespoir
 la vilaine et honteuse vĂ©ritĂ©. — Alors
 Mademoiselle
 — Mademoiselle m’a sauvĂ©e
 par dĂ©vouement
 par affection
 et elle s’accusait
 — SauvĂ©e de quoi ? de qui ? — De cet homme. — Bresson ? — Oui, c’est moi qu’il tenait par ses menaces
 Je l’ai connu chez une amie
 et j’ai eu la folie de l’écouter
 Oh ! rien que tu ne puisses pardonner
 cependant j’ai Ă©crit deux lettres
 des lettres que tu verras
 je les ai rachetĂ©es
 tu sais comment
 Oh ! aie pitiĂ© de moi
 j’ai tant pleurĂ© ! — Toi ! toi ! Suzanne ! Il leva sur elle ses poings serrĂ©s, prĂȘt Ă  la battre, prĂȘt Ă  la tuer. Mais ses bras retombĂšrent, et il murmura encore — Toi, Suzanne !
 toi !
 est-ce possible !
 Par petites phrases hachĂ©es, elle raconta la navrante et banale aventure, son rĂ©veil effarĂ© devant l’infamie du personnage, ses remords, son affolement, et elle dit aussi la conduite admirable d’Alice, la jeune fille devinant le dĂ©sespoir de sa maĂźtresse, lui arrachant sa confession, Ă©crivant Ă  Lupin, et organisant cette histoire de vol pour la sauver des griffes de Bresson. — Toi, Suzanne, toi, rĂ©pĂ©tait M. d’Imblevalle, courbĂ© en deux, terrassé  Comment as-tu pu
 ? SholmĂšs ouvrit de nouveau la porte et s’effaça devant Alice. Mais la baronne saisit vivement la jeune fille par le cou et l’embrassa. Elles Ă©changĂšrent un long regard, un dernier regard de tendresse. Et ce fut tout. La porte se referma sur un de ces drames douloureux oĂč les cƓurs se dĂ©chirent jusqu’à l’heure apaisante du pardon
 Dans le couloir SholmĂšs s’arrĂȘta. — Il ne faut pas que M. Ganimard vous voie, Mademoiselle
 sans quoi il reconnaĂźtrait en vous la jeune fille des Ternes. Montez dans votre chambre, faites vos malles et partez le plus tĂŽt possible. — Je partirai aujourd’hui. Il la retint encore. — OĂč irez-vous ? — Je ne sais pas
 je n’ai personne
 je chercherai
 Il hĂ©sita, trĂšs Ă©mu, et reprit Ă  voix basse — Je pars pour Londres ce soir. Voulez-vous m’accompagner ?
 — À Londres ? — Oui
 Je vous trouverai une place convenable
 j’ai des amis
 Elle rĂ©flĂ©chit et laissa tomber d’un ton de lassitude — Soit. Autant lĂ  qu’ailleurs
 Mais jurez-moi que Mme d’Imblevalle ne sera pas inquiĂ©tĂ©e. — Comment le serait-elle ? et par qui ? — Que dira M. d’Imblevalle quand on saura qu’il est rentrĂ© en possession de la lampe juive et des autres bibelots ? — On ne le saura pas. Il faut que ces objets soient dĂ©finitivement perdus pour lui. — Bien, dit-elle, dans une heure je serai Ă  la gare du Nord. ArsĂšne lupin fait sentir Ă  sholmĂšs le poids de la nouvelle dĂ©faite qu’il lui a fait subir Tandis qu’elle s’éloignait, le timbre du tĂ©lĂ©phone sonna dans l’antichambre. Elle dĂ©crocha le rĂ©cepteur — AllĂŽ !
 Monsieur SholmĂšs ?
 oui, il est ici. Elle tendit le rĂ©cepteur Ă  l’Anglais et s’en alla. — AllĂŽ ! fit SholmĂšs
 Oui, c’est moi
 À qui ai-je l’honneur de parler ? Il rejeta violemment l’appareil, en poussant un cri de colĂšre. Une voix avait rĂ©pondu — À qui vous avez l’honneur ?
 Mais Ă  Lupin, cher maĂźtre
 À ce brave Lupin. SholmĂšs ignorait ce qui s’était passĂ© aprĂšs la disparition de son adversaire. StimulĂ© par les Ă©vĂ©nements, avide de reprendre la lampe juive, puis de courir Ă  l’Écho de France et de dĂ©chiffrer le mot de l’énigme, il ne s’était point prĂ©occupĂ© de savoir si Lupin avait coulĂ© au fond du fleuve, ou si Ganimard et ses hommes l’avaient recueilli vivant. Cinq cents personnes commandant les deux rives sur un espace d’un kilomĂštre, il n’admettait pas d’autre dĂ©nouement que la mort ou la capture, Et voilĂ  qu’il entendait encore cette voix sardonique qui l’irritait si profondĂ©ment, voix d’outre-tombe, lui semblait-il, que lui apportait, par un miracle horripilant, le fil mystĂ©rieux du tĂ©lĂ©phone. Pourtant, d’un geste instinctif, il saisit l’appareil. Lupin continuait — BlessĂ© ? nullement. Je tiens trop Ă  la vie. Elle me comble de tant de faveurs ! Mais avouez que mon sauvetage ne manque pas de pittoresque
 Moi-mĂȘme j’en suis tout Ă©tonné  Oh ! certes, je savais que mes amis veillaient puisqu’on s’était donnĂ© rendez-vous pour repĂȘcher la lampe juive, et je savais qu’ils ne m’abandonneraient pas. N’importe ! c’est de la belle besogne
 Mais nous avons Ă  parler. Et la lampe juive, vous l’avez ?
 Et le baron d’Imblevalle ? J’arrive trop tard, n’est-ce pas ? il est informĂ© de tout ?
 Eh bien, que vous disais-je ? Le mal est irrĂ©parable maintenant. N’eĂ»t-il pas mieux valu me laisser agir Ă  ma guise ? Encore un jour ou deux, et je reprenais Ă  Bresson la lampe juive et les bibelots, je les renvoyais aux d’Imblevalle, et ces deux braves gens eussent achevĂ© de vivre paisiblement l’un auprĂšs de l’autre
 Mais non, il a fallu que Monsieur brouillĂąt les cartes et portĂąt la discorde au sein d’une famille que je protĂ©geais !
 Tant pis pour vous, mon cher maĂźtre ! vous paierez les pots cassĂ©s demain matin l’Écho de France publiera les dĂ©tails les plus humiliants sur votre dĂ©faite
 À moins que, par une juste comprĂ©hension des choses, vous ne vous engagiez Ă  limiter le théùtre de vos exploits au sol de la vieille Angleterre. Auquel cas, je consentirais de mon cĂŽté  — Serait-ce par hasard le sieur Lupin qui vous tĂ©lĂ©phone ? Ganimard Ă©tait lĂ  et interrogeait SholmĂšs d’une voix railleuse. — Et si je vous rĂ©pondais que c’est Lupin ? fit l’Anglais en raccrochant le rĂ©cepteur. — Cela ne me surprendrait qu’à moitiĂ©. — Il vous a donc encore brĂ»lĂ© la politesse ? — Comme Ă  vous, maĂźtre. SholmĂšs saisit Ganimard par le bras, l’entraĂźna dans la rue et lui dit — En deux mots racontez-moi. Comment cela s’est-il fait ? — Le plus bĂȘtement du monde. Dix minutes aprĂšs le naufrage, nous avons aperçu Ă  trois cents mĂštres de l’épave
 — Impossible ! Il n’a pu rester dix minutes sous l’eau. — Sous l’eau, non, mais Ă  l’abri de l’épave tout probablement, et de telle façon qu’on ne le vĂźt point. Toujours est-il, que c’est au bout de dix minutes seulement que nous avons aperçu une tĂȘte Ă  la surface
 Puis deuxiĂšme plongeon, et deuxiĂšme apparition cent cinquante mĂštres plus loin
 Puis notre homme se met sur le dos et se laisse flotter
 J’étais tranquille
 Nous n’avions qu’à attendre que monsieur se fatiguĂąt
 D’ailleurs Folenfant revenait dĂ©jĂ  avec sa barque
 Que pouvait-il arriver ? Rien, n’est-ce pas ? Si, M. SholmĂšs, il est arrivĂ© ceci, c’est que nous avons vu surgir du cĂŽtĂ© de Neuilly une barque beaucoup plus rapide que celle de Folenfant, qu’elle a filĂ© devant nous comme une flĂšche, qu’elle a cueilli au passage, sous notre nez, l’ami Lupin, et qu’elle s’en est allĂ©e dans un bruit d’enfer et Ă  quarante kilomĂštres Ă  l’heure
 — Un canot automobile. — Tout juste. — Qu’est-il devenu ? Si vous n’avez pu le suivre, vous l’avez signalĂ©. — On l’a retrouvĂ© Ă  Saint-Ouen, une heure plus tard. — Vide ? — Parbleu !
 Quatre hommes en Ă©taient descendus. On les cherche. — Et vous ? — Moi ? Je suis revenu vous mettre au courant
 J’ai besoin de conseils
 je n’y vois plus clair
 Cette affaire
 SholmĂšs l’arrĂȘta, lui posa la main sur l’épaule et lui dit — Cette affaire est d’une simplicitĂ© enfantine, Monsieur Ganimard. Lupin a cambriolĂ© deux fois l’hĂŽtel d’Imblevalle, et ni vous, ni moi, ni personne ne retrouverons la lampe juive ni les bibelots du baron. LĂ -dessus bonsoir. — Vous partez ? — Je pars. — C’est la dĂ©faite. — Non. Lupin et moi nous sommes de force. Seulement
 — Seulement ? — J’ai vingt ans de plus que lui
 voilĂ  tout. Et puis voulez-vous que je vous dise le fond de ma pensĂ©e, et que je vous rĂ©vĂšle un grand secret ? Il se pencha Ă  l’oreille de l’inspecteur et murmura — Lupin n’existe pas ! Ayant dit ces mots d’un ton de plaisanterie ironique, qui n’était point sans amertume, il tourna sur ses talons et laissa Ganimard quelque peu dĂ©concertĂ©. Maurice Leblanc. Saisons et Episodes Casting News VidĂ©os Critiques Streaming Diffusion TV VOD Blu-Ray, DVD RĂ©compenses Musique Photos Secrets de tournage SĂ©ries similaires Audiences Critiques spectateursCritiques presse Voir les critiques spectateurs de Uniquement la saison 1 Toutes les saisons Uniquement la saison 1 Uniquement la saison 2 note moyenne 3,8 875 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCinĂ© 335 critiques spectateurs 5 97 critiques 4 110 critiques 3 42 critiques 2 26 critiques 1 40 critiques 0 20 critiques Trier par Critiques les plus utiles Critiques les plus rĂ©centes Par les membres ayant fait le plus de critiques Par les membres ayant le plus d'abonnĂ©s VoilĂ  une sĂ©rie bien sympathique Ă  suivre. On suit les aventures d'Assane Diop Omar Sy qui va vouloir venger et dĂ©fendre l'honneur de son pĂšre disparu 25 ans auparavant pour un crime qu'il n'a pas commis en commençant par voler un bijou prestigieux durant une vente au musĂ©e du de cette sĂ©rie est que le hĂ©ros s'inspire de son idole imaginaire alias ArsĂšne Lupin. Donc un gentleman cambrioleur !!Ormar Sy est extrĂȘmement convaincant dans ce rĂŽle et la mise en scĂšne ainsi que le scĂ©nario sont un excellent divertissement pour une 1Ăšre saison trĂšs rĂ©ussie. ArsĂšne Lupin est un personnage qui a toujours eu la classe et Omar Sy l'incarne Ă  merveille. Est-ce que cela va durer dans la saison voire les saisons ? Je ne sais pas! Mais pour le moment, les filouteries de chaque Ă©pisodes sont super et le fil rouge intĂ©ressant. Vivement la suite... Un bon moment de dĂ©tente avec des acteurs efficaces, au premier comme au second plan. On se laisse porter. Omar Sy dans le rĂŽle d ArsĂšne Lupin tout au moins en hĂ©ritier inspirĂ©... pourquoi pas pour bĂątir une trame f histoire originale ? Ça passe grĂące au jeu d acteurs nĂ©anmoins certaines scĂšnes sont assez invraisemblables ce qui nuit Ă  en faire une meilleure sĂ©rie. Ce n est pas aussi incroyable que le laisse penser certaines critiques, certes une sĂ©rie honnĂȘte pour passer un bon moment, mais l intrigue se dĂ©veloppe assez lentement, cela n aide pas Ă  une bonne immersion Une sĂ©rie dĂ©cevante qui cumule des facilitĂ©s consternantes tĂ©moignant d'une fainĂ©antise et d'une incompĂ©tence scĂ©naristiques inadmissibles! L'ensemble frise mĂ©chamment l'amateurisme et ne mĂ©rite pas tant de visibilitĂ©! Un bon moment de dĂ©tente avec des acteurs efficaces, au premier comme au second plan. On se laisse porter. Je ne comprends pas trop l'engouement pour cette sĂ©rie. Les ficelles sont trĂšs grosses et cela contraste avec la subtilitĂ© de Lupin. Nous pouvons citer entre autres le vol de la parure en elle-mĂȘme elle est remisĂ©e dans une poubelle que personne ne vĂ©rifie, Assane est Ă  la fois agent d'entretien et riche homme d'affaire mais personne ne s'en rend compte sur les camĂ©ras, Assane suspect car prĂ©sent sur les lieux du vol repart libre
, l'infiltration dans la prison oĂč un quidam peut aisĂ©ment remplacer un dĂ©tenu sans que personne ne sourcille, le flic qui est lui aussi un grand admirateur de Lupin, le pseudo suicide d'Assane qui n'Ă©veille aucun soupçon
. Tout arrive trop facilement ! Je l'aurais pensĂ© plus malin et inventif, qui plus est pour un type qui se revendique de Lupin. En outre les dialogues et le jeu d'acteur ne sont pas ce soucis de crĂ©dibilitĂ©, force est de constater que cette sĂ©rie ne casse pas trois pattes Ă  un canard. Alors comment expliquer sa popularitĂ© ? Omar Sy sĂ»rement, depuis "Intouchables" il est devenu intouchable. Va comprendre pourquoi
 La saison 1 n'est pas terrible, voir par moments trĂšs mauvaise, mais se regarde si on n'a rien de mieux Ă  faire. Omar n'est pas du tout crĂ©dible dans le un acteur que j'aime bien mais dans la premiĂšre saison il fait trop gauche par opposition Ă  son personnage jeune les flashback qui lui, Ă©tait bien c'est une sĂ©rie mignonne Ă  regarder en famille sans vraiment s' la saison 2... c'est la sĂ©rie française la plus regardĂ©e au monde, est ce qu'elle mĂ©rite son titre, certes elle est de bonne qualitĂ©, et on voit qu'il y a du budget et une production soignĂ©e dĂ©cors, casting.J'ai aimĂ© - la photographie, grande qualitĂ© des prises de vues de paris le louvre la nuit- cela donne envie de dĂ©couvrir l'Ɠuvre ArsĂšne Lupin .- une dernier Ă©pisode allĂ©chant, que redistribue les cartes, et annonce une seconde partie plus n'ai pas aimĂ© - manque de rĂ©alisme, certaine scĂšnes sont exagĂ©rĂ©s on croirais voir des extraits tirĂ© du film le rythme est saccadĂ©, il y a que 5 Ă©pisodes, on pouvait s'attendre Ă  pas de temps n'est pas pour moi la meilleur sĂ©rie Française, mais elle est plus que satisfaisante, on apprĂ©cie voir les aventures d'Assane Diop Une sĂ©rie sympathique, mĂȘme si celle-ci n'a pas oĂč peu de traits communs avec ArsĂšne Lupin. Omar Sy a toujours ce charisme qui rend toutes ces actions sympathique, malgrĂ© que tout soit abordĂ© de maniĂšres simplistes voler un objet au Louvre en un claquement de doigts,....Bref, Ă  ne pas regarder pour son rĂ©alisme ni pour son respect de l'ancienne sĂ©rie, mais juste comme une sĂ©rie gentillette sans prise de tĂȘte ni scĂ©nario alambiquĂ©... Netflix ne sais pas faire de sĂ©rie françaises , C'est un naufrage total . C'est la pire adaptation d'ArsĂšne Lupin , a non c'est vrai ce n'est pas ArsĂšne Lupin mais Assane Diop un copicat lol .Omar Sy en fait des tonnes pour sauver le naufrage . L'intrigue si on peut parler d'intrigue C'est tĂ©lĂ©phonĂ© . Bref a fuir immĂ©diatementNetflix commande une seconde saison 02 il vont continuer le navetGeorges DescriĂšres est ArsĂšne Lupin et aucun acteur ne lui arrivent Ă  la cheville Il doit se retourner dans sa tombe Assane Diop Omar Sy est orphelin. Vingt ans plus tĂŽt, son pĂšre est mort en prison, dans d'obscures circonstances, aprĂšs avoir Ă©tĂ© injustement soupçonnĂ© du vol du Collier de la reine, propriĂ©tĂ© de ses patrons, M. et Mme Pellegrini. Assane a grandi solitairement. Fan d'ArsĂšne Lupin dont il a lu toutes les Aventures, il utilise ses dons pour la cambriole pour commettre, toujours avec Ă©lĂ©gance, mille larcins. Quand on annonce que le Collier de la reine a Ă©tĂ© retrouvĂ© et qu'il sera bientĂŽt mis en vente, Assane n'a plus qu'une idĂ©e en tĂȘte le dĂ©rober afin de laver l'honneur de son cinq premiĂšres Ă©pisodes de la sĂ©rie "Lupin" arrivent sur Netflix avec tambours et trompettes. Rassemblant quelques unes des plus grandes stars du moment, soigneusement choisies pour sĂ©duire toutes les tranches d'Ăąge Omar Sy, l'acteur prĂ©fĂ©rĂ© des Français, Clotilde Hesme pour les trentenaires, Ludivine Sagnier pour les quadragĂ©naires, Nicole Garcia pour les plus vieux, Shirine Boutella et Soufiane Guerrab pour les plus jeunes, tournĂ©e dans les dĂ©cors les plus touristiques qui soient le Louvre, le jardin du Luxembourg, la falaise d'Étretat, la mini-sĂ©rie affiche sans dĂ©tour ses intentions sĂ©duire le plus large public, en France et est-elle parvenue ? Les avis se dĂ©chirent depuis deux jours, prenant parfois une dimension polĂ©mique lorsque les rĂ©centes positions dĂ©fendues par Omar Sy dans le dĂ©bat public sont Ă©voquĂ©es. D'un cĂŽtĂ©, les plus enthousiastes se rĂ©jouissent de retrouver le plaisir rĂ©gressif qu'ils avaient pris, enfant, Ă  la lecture des romans de Maurice Leblanc et/ou Ă  la vision de la sĂ©rie avec Georges DescriĂšres dont les plus ĂągĂ©s se souviennent tous du gĂ©nĂ©rique chantĂ© par Jacques Dutronc. De l'autre, les plus chagrins reprochent Ă  "Lupin" sa vulgaritĂ©, l'accumulation des clichĂ©s, la pauvretĂ© des dialogues tĂ©lĂ©phonĂ©s et son rythme me classe hĂ©las dans cette seconde sĂ»r, j'ai ressenti ce petit frisson rĂ©gressif Ă  retrouver le "gentleman cambrioleur" - dont le machisme revendiquĂ© de mĂąle blanc cisgenre pourrait lĂ©gitimement encourir les foudres de la gĂ©nĂ©ration MeToo. Je me suis aussi laissĂ© bluffer Ă  la distribution brillante, au sourire sĂ©ducteur d'Omar Sy et Ă  l'argent dĂ©pensĂ© sans compter dans une rĂ©alisation qui n'a pas mĂ©gotĂ© son budget. Mais le plaisir fut de courte durĂ©e."Lupin" reprend les codes des romans-feuilletons et des vieilles sĂ©ries. Ses personnages sont archĂ©typiques le gentleman cambrioleur, l'ignoble milliardaire, la jolie jeune femme, l'ami fidĂšle.... HĂ©las, le temps a passĂ© et les modes ont changĂ©. L'Ɠil du spectateur, qui en a beaucoup vu, a Ă©voluĂ©. Depuis le dĂ©but du vingt-et-uniĂšme siĂšcle et la multiplication des sĂ©ries amĂ©ricaines, les personnages ont gagnĂ© en profondeur, les intrigues sont sans cesse plus complexes. Le temps n'est plus des personnages tout d'une piĂšce. Les intrigues tracĂ©es d'avance ne sĂ©duisent casse du Louvre par lequel commence la sĂ©rie s'annonçait spectaculaire. HĂ©las, tout le dĂ©roulement nous en est rĂ©vĂ©lĂ© par avance. Et le tour de passe-passe par lequel il se termine est tellement prĂ©visible qu'il ne nous surprend exemple dans le deuxiĂšme Ă©pisode Quand Assane Diop recueille les derniĂšres volontĂ©s d'un mourant qui lui demande de faire sourire sa femme, la scĂšne suivante, oĂč notre hĂ©ros, fidĂšle Ă  sa parole, laisse Ă  la veuve un diamant, est insupportable. Elle l'est encore plus quand, en voix off, rĂ©sonnent une seconde fois les paroles du mourant - au cas oĂč on n'ait pas compris qu'il s'agisse de sa Ă©lĂ©ment Ă  charge avoir flanquĂ© le hĂ©ros d'un gamin, avec lequel il essaie tant bien que mal de renouer une relation que sa sĂ©paration avec sa mĂšre a mis en pĂ©ril, pĂšse une tonne et mĂ©rite incontestablement la palme de la plus Ă©culĂ©e idĂ©e de scĂ©nario. ratĂ© complet,rien ne va, les acteurs ne sont pas bon, les personnages caricaturaux, les dialogues sont nuls, la musique arrive n'importe comment, ce n'est plus des ficelles mais des cordes tellement c'est gros sabots...ce n'est pas possible de faire ça en 2020 Je suis ravie de ne pas avoir regardĂ© la note AllocinĂ© avant de regarder, car je serais passĂ©e Ă  cĂŽtĂ© d'une trĂšs trĂšs belle sĂ©rie. Un scĂ©nario innovant et trĂšs complet en tous points, un trĂšs bon casting, de trĂšs belles performances. Rien Ă  redire, c'est parfait.

arsene lupin et le grand diamant blanc